L’un des thèmes, le plus important dans la question climatique concerne bien sur la dégradation des écosystèmes et comment l’interaction de l’homme avec ses activités a négativement contribué à son déclin. La dégradation des sols et la déforestation, des activités fortement liées à l’impact que l’homme est capable de produire, sont les principales causes derrière la dégradation des écosystèmes. Aujourd’hui de toute la superficie végétative de la planète, plus de 20 % de l’espace agricole a déjà montré les effets de ces phénomènes, avec les rendements des terres agricoles qui en moyenne sont réduit par le 10%. Cette dégradation des sols impacte négativement sur les conditions de vie d'au moins 3,2 milliards de personnes. Selon les estimations du Partenariat mondial sur la restauration des forêts et des paysages, d'ici 2050, le rendement moyen des cultures chutera de 10 %, avec des pics négatifs de 50 % dans certaines régions. En autre, la déforestation, pendant la période entre 2004 et 2017 a réduit la quantité d’arbres pour une surface de 43 millions d’hectares. De cette façon, la déforestation combinée à la dégradation des sols a eu un impact socio-économique extrêmement fort qui a déjà affecté plus de 3 milliards de personnes.
La première réponse, la plus efficace, pour contraster ce dangereux phénomène, est la restauration des écosystèmes, donc une réponse qui part de la nature et qui peut se dérouler de différentes manières. Au derrière de la dégradation des sols il y a des monocultures intensives et des pesticides chimiques qui négativement ont eu un impact sur leurs rendements comme déjà expliqués. La solution plus pratique à ce problème semble être l’utilisation de pesticides naturels avec la rotation des cultures mais il y a aussi beaucoup d'autres projets encore plus ambitieux comme le ‘rewilding’. Il s’agit de recréer les conditions favorables, dans des écosystèmes endommagés, et pouvoir réintroduire les éteintes espèces animales et végétales, qui peuvent reprendre leurs espaces sans la présence encombrante de l’homme.
Un des projets, le plus ambitieux pour reconstruire des échanges écosystèmes et faire face au changement climatique, est la Grande Muraille Verte en Afrique. Il s’agit d’une initiative lancée par l’Union africaine, pour contraster la désertification du désert du Sahel avec le repeuplement des arbres sur une longueur de presque 8000 km, entre le Sénégal et Djibouti. Ce projet est né pour le besoin de contraster la désertification en Afrique, fortement alimentée par le réchauffement de la planète, où les dernières datas montre une situation préoccupante, avec une brusque réduction dans la quantité de précipitations tombées par rapport à la période entre 1930 et 1960.
Une étude récente de l'Université du Maryland a en effet montré que depuis 1920 la surface du désert a augmenté son extension de 10%, jusqu'à 8,6 millions de kilomètres carrés aujourd'hui. Comme déjà mentionné auparavant, ce phénomène est lié avant tout à la diminution des précipitations, qui se manifeste en concomitance avec l'augmentation des températures. Par conséquent, on attribue une grande part de responsabilité au changement climatique et donc, aux activités humaines. La région du Sahel, déjà affectée par une grande précarité, va payer les conséquences de l'avancée du Sahara.
Dans ce contexte difficile, l'ONU soutient vivement le projet environnemental de la Grande Muraille Verte pour la restauration des écosystèmes, qui devra être complétée en 2030. L’objectif est d'inverser le processus de dégradation des écosystèmes, qui existe depuis longtemps mais qui a connu une forte accélération avec la croissance démographique, l'industrialisation et la consommation exagérée des ressources naturelles. Le projet en particulier prévoit une restauration de la santé et de la fertilité d'une grande partie du continent grâce à des pratiques gestionnaires durables des sols. Concrètement, on essaie de construire une sorte de couloir vert d'environ 7 800 kilomètres de longueur et 15 de largeur, qui sépare le Sénégal de Djibouti, dans le Corne d'Afrique. La zone dépasse 780 millions d'hectares, le double de la superficie de l'Inde. On estime à sauver 166 millions d’arbres grâce à la pratique de la plantation des arbres. En plus, restaurer des zones dégradées signifie aussi les rendre plus résilientes et augmenter la production agricole en contribuant à la sécurité alimentaire et au bien-être économique des populations sahéliennes.
Le projet vise à promouvoir la biodiversité à travers la plantation de 12 millions de semences différentes, privilégiant en particulier la gomme arabique, le fourrage, les dattes du désert et les oléagineux comme l'anacarde, aliments précieux pour créer une forme de retour économique aussi aux communautés rurales les plus vulnérables. On prévoit donc en 2030 de capter 250 millions de tonnes de CO2 de l'atmosphère mais créer aussi 10 millions d'emplois. L’initiative représente un exemple important de coopération environnementale, en effet la FAO a souligné cet aspect en déclarant "En même temps, le mur est une métaphore qui exprime la solidarité entre les pays africains et leurs partisans". Aujourd'hui, le mur vert implique les gouvernements de vingt et un pays, ainsi que des organisations supranationales (Fonds pour l'environnement mondial, Banque mondiale, Union européenne, FAO), des instituts de recherche, la société civile et des mouvements ascendants. En ce qui concerne l'avancement du projet, on a déjà construit une courroie verte de plus de 2 500 kilomètres entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger avec la participation des habitants de 120 villages pour rendre possible la plantation d'une cinquantaine d'espèces indigènes. Au Nigeria, 20 000 emplois ont été créés, au Soudan environ 2 000 hectares ont été récupérés. L'organisation a déjà récupéré 50 000 hectares de terres improductives au cours des cinq dernières années, améliorant la qualité de vie d'environ un million de personnes dans plus de quatre cents villages. Toutefois, pour l'année 2030, il faut accélérer l'action et réussir chaque année à investir 3,6 milliards de dollars pour remettre en état 8,2 millions d'hectares. Même si le projet de la Grande Muraille verte est encore en phase de développement, l'initiative a influencé positivement l'engagement environnemental au point qu’on voudrait l'étendre même au-delà des frontières du continent. Cette évolution a été annoncée par le directeur général de la FAO, Qu Dongyu, dans le cadre du Climate Action Summit à New York en septembre 2019. Pendant la rencontre l'architecte italien Stefano Boeri a proposé de créer d'ici 2030 un réseau de forêts urbaines connectées, qui couvrira une superficie totale de 500 mille hectares dispersés entre les villes du Sahel et d'Asie centrale. L'intention des promoteurs est de créer un programme encore plus vaste de restauration et de protection de 300 000 hectares supplémentaires de forêts déjà existantes. Née comme initiative naturelle, on est donc arrivé au point qu’on a commencé à chercher une extension même au niveau urbain.
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